Novembre 2007 – Violences faites aux femmes : les spécificités des situations rencontrées par les femmes étrangères, immigrées et issues des immigrations

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Novembre 2007 – Violences faites aux femmes : les spécificités des situations rencontrées par les femmes étrangères, immigrées et issues des immigrations
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Dernière modification :

23 novembre 2023

A l’occasion de la Journée internationale contre les violences faites aux femmes et à l’initiative du CIDFF d’Eure et Loir, l’ADRIC s’engage et organise un séminaire intitulé : « Violences faites aux femmes : les spécificités des situations rencontrées par les femmes étrangères, immigrées et issues des immigrations »

Une problématique spécifique

Comme toutes les autres femmes, les femmes étrangères, immigrées ou héritières des immigrations sont exposées aux risques de violences sexuelles et sexistes dans les différentes sphères de la vie familiale et sociale.

Elles peuvent cependant également subir des violences justifiées par des faits « culturels » et/ou « cultuels » liés à leurs origines et/ou renforcées par le statut qui leur est accordé en France. Le racisme et les discriminations cumulées agissent par ailleurs pour les fragiliser encore davantage face aux violences sexuelles et sexistes.

Pour saisir ces situations complexes et agir au mieux, les acteur/es sociaux ont besoin d’outils et de connaissances pour repérer et anticiper les faits et processus menant aux violences.

Partant de ce constat, le CIDFF d’Eure-et-Loir a sollicité l’ADRIC pour la mise en œuvre d’un séminaire d’une journée et demie sur ce thème, les 22 et 23 novembre 2007.

Une approche des violences sous l’angle des rapports sociaux de sexe

Ce séminaire, ouvert aux professionnel/les de l’accueil et de l’accompagnement des femmes (acteur/es institutionnels et associatifs), vise principalement à questionner les phénomènes de violences sous l’angle des rapports sociaux de sexe.

Il s’agira donc :

– d’intégrer une approche permettant d’aborder les questions liées à la diversité culturelle sous l’angle des rapports sociaux de sexe afin d’éviter les généralisations stigmatisantes ;

– d’acquérir des connaissances sur la spécificité des situations de violences vécues par les femmes étrangères, immigrées et issues des immigrations, et de saisir les divers aspects sociaux et culturels agissant dans la production de ces situations ;

– de prendre en compte les atouts et ressources des femmes concernées dans la lutte contre les violences ;

– de réfléchir à des pistes d’action et à la mise en œuvre d’outils pour mieux décoder les processus et situations de violences spécifiques, et de favoriser le rôle de divers/s acteur/es dont les femmes concernées pour mieux agir face à ces violences.

Une articulation entre la réflexion et l’action

Le séminaire propose deux temps de réflexion complémentaires.

Lors de la première journée, les six intervenantes interrogeront, au sein d’une approche globale des violences faites aux femmes et de l’état des lieux actuel en France, les particularités des situations vécues par les femmes étrangères, immigrées et héritières des immigrations, et notamment par les femmes originaires du Maghreb, d’Afrique subsaharienne, d’Asie du sud (Inde et Pakistan), d’Europe de l’Est, mais aussi des jeunes filles héritières des immigrations, des femmes exilées et des femmes sans-papiers.

A travers ce contenu, la proposition d’une grille d’analyse complexe des situations des femmes concernées face aux violences sexuelles et sexistes devra permettre d’éviter des généralisations stigmatisantes qui font obstacle à l’action contre les violences.

Il s’agira en effet :

– de sortir des représentations « culturalistes » qui renvoient tout au « culturel » et au « cultuel », omettant ainsi les dimensions sociales, psychologiques et politiques des faits abordés ;

– de décoder les effets réels des faits « culturels » et « cultuels » et de leur instrumentalisation dans les violences faites aux femmes ;

– de sortir d’une image homogène des femmes concernées pour ne pas les réduire à des êtres soumis, mais prendre en compte leurs ressources dans la lutte contre les violences.

Dans cette optique, la deuxième journée sera consacrée à une réflexion sur les démarches des intervenant/es sociaux dans la prévention et la lutte contre les violences faites aux femmes eu égard aux spécificités des situations des femmes étrangères, immigrées et héritières des immigrations.

Nous nous pencherons sur les pistes d’actions et les outils nécessaires à optimiser la capacité des divers/es acteur/es dont les femmes concernées.

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